Un héros se meurt
Je courais à travers cet enfer qu’était devenu notre camp, la mort m’avait jusqu’ici épargné. Elle avait sûrement ses raisons, c’était à moi, à présent, d’en tirer avantage et de profiter de cette aubaine.
Je taillais mon chemin parmi ces hordes d’archers et de Cyclopes, écrasant et piétinant aussi bien alliés qu’ennemis. Sans réellement comprendre comment, je parvins sain et sauf à rejoindre nos lignes arrières.
C’était l’effervescence autour d’Hercule, mais personne n’était en mesure d’éviter l’inévitable. Hercule allait mourir !
Lentement je posa le prêtre sur le sol, il était toujours inconscient.
L’enfer se déchaînait autour de moi, les catapultes ennemis déversaient sans relâche leurs boulets enflammés sur nos positions. Les arbres, les baraques et les tentes brûlaient et s’effondraient, la fin était proche.
J’attrapais l’Egyptien par le col de sa tunique et j’hurlais
- Debout misérable prêtre de pacotille ou nous allons tous y rester !
A ce moment là, un homme s’approcha, il semblait surgir de nulle part.
Que faisait ce vieil homme sur ce champ de bataille ?
Le vieil homme s’accroupit à coté de moi et me dit :
- Dégrafe ton armure et applique ses mains sur ton torse. Si tu es assez fort vous vivrez tout les deux !
Sans même comprendre pourquoi je l’écoutais, je retirais mon armure et plaqua les mains du prêtre sur ma poitrine.
Aussitôt je sentis s’écouler vers le prêtre mes forces vitales. Un frisson parcourut mon corps, j’allais mourir, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute, mais tel en était le prix, Hercule devait être sauvé !
Lentement je sombrais dans l’inconcient, cette douce chaleur enveloppait mon être et je remerciais les dieux de me laisser enfin partir vers les miens. Alors que je m’enfonçais, Gandalf reprenait connaissance.
Aussitôt il compris ce qu’il se passait et retira ses mains, sans force, je m’écrasa sur lui. Gandalf se redressa, il reconnut immédiatement le prophète et s’inclina tant bien que mal.
Pendant ce temps, Anarchy avait retrouvé Chocobo, et le ramenait vers Gandalf. Au coté de l’Huskarl marchait un géant et plusieurs guerriers scandinaves. Gandalf était abasourdit, mais reprenait peu à peu ses esprits.
Le prophète le ramena à la dure réalité, et donna clairement ses ordres.
- Quel est ton nom géant ?
Le géant des montagnes sentit très bien l’importance de la personne qui se trouvait devant lui, il répondit simplement :
- Mon nom est Bugmaxxx, du clan Forge-fer.
- Suivez-moi, Hercule est au plus mal !
Gandalf, suivit de Bugmaxxx suivirent le Prophète jusqu’au lieu ou reposait Hercule, il se tourna vers Gandalf et dit :
- Tu sais ce qu’il te reste à faire ! (se tournant vers le géant il ajouta) si tu es aussi fort que tu parais, tu survivras, sinon nous sommes tous perdu.
Gandalf attrapa l’immense main du géant et posa son autre main sur le bras d’Hercule. Un torrent d’énergie vitale s’écoula du géant nordique vers Hercule, le corps de Gandalf fut parcourut de spasme tant la puissance qui transitait était grande.
Finalement, Bugmaxxx s’écroula, suivit de Gandalf. Mais Hercule reprenait connaissance.
Encore sous le choc, Hercule cherchait à comprendre ce qu’il venait de se produire, le prophète intervient :
- Hercule ! fils de Zeus, fait reculer ton armée ou nous allons tous mourir !
Hercule évalua rapidement la situation, les légions d’Hadès avançaient et rien ne pourrait les arrêter, il devait gagner du temps afin d’organiser la retraite en bon ordre. Il déracina un arbre et le lança sur les premières lignes ennemies.
L’ensemble des soldats survivants se regroupèrent autour de lui, tout n’était pas perdu, tant qu’Hercule hurlerait ses ordres, l’espoir était permis.
Mais alors que chacun se préparait à vendre chèrement sa peau, l’armée d’Hadès recula. Ils étaient à deux doigts de nous écraser et pourtant ils reculaient, cela n’avait aucun sens.
Chacun scrutait l’horizon, dans l’angoisse de voir quelle traîtrise leur avait préparé le dieu des enfers. L’accalmie fut de courte durée, des nuées de mouches pestilentielles se jetèrent sur les infortunés survivants.
Une peur incontrôlable envahit les rangs. Les armes étaient jetées au sol, et chacun tentait tant bien que mal de se protéger de ces maudits insectes, mais c’était peine perdue.
Bien plus que ces simples mouches c’est leurs œufs qui terrorisaient les soldats, car les mouches ne les attaquaient pas réellement, elles ne cherchaient qu’une source de nourriture vivante pour leurs larves carnivores. Et quoi de plus simple que de pondre des milliers d’œuf sur chacune des blessures de ces soldats couverts de plaie.
En quelques minutes, chaque soldat fut couvert de mouches, les larves écloraient en quelques heures et tous mourraient dans d’atroces souffrances. Même Hercule, au milieu de ses troupes n’avait pas été épargné, il tentait en vain de repousser ces insectes insaisissables.
Notre mort serait ignoble, infâme, dévoré vivant de l’intérieur.
Nous n’avions pas mérité cela...